Lettre ouverte concernant la sécurité, la confidentialité et l'équité pour les femmes et les filles dans les piscines publiques et les sports au Nouveau-Brunswick, Canada
- Ro Edge
- 31 mars
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 mars
To:
Susan Holt - Premier of New Brunswick
Isabelle Thériault - Minister responsible for Sports in New Brunswick
Husain Al Musallam – President of World Aquatics
Susan Owen - President of Swimming Canada
Annie Robichaud - President of Swimming New Brunswick
Cc:
Rob McKee - New Brunswick Minister of Justice
Robin Ferdinand - Executive Director of Swimming New Brunswick
Re: Safety, Privacy and Fairness for Women and Girls in Public Swimming Pools and Sports in New Brunswick, Canada
Dear Premier Susan Holt, Sports Minister Isabelle Thériault, and Swimming Presidents Husain Al Musallam, Susan Owen and Annie Robichaud:
Nous, le Consortium international pour le sport féminin (CISF), sommes un groupe d'organisations de femmes de dix pays qui militent pour la protection des athlètes féminines fondée sur le sexe à travers le monde. Notre objectif est de représenter les préoccupations des femmes et des filles à tous les niveaux du sport et des loisirs.
Des sources privées nous ont appris que les clubs de natation de compétition et les installations récréatives du Nouveau-Brunswick sont des endroits où la discrimination sexuelle est omniprésente. Des hommes et des garçons sont autorisés à entrer dans les vestiaires féminins et à participer à des compétitions de sports nautiques sans autre autorisation que celle obtenue par auto-déclaration, via des déclarations d'identité de genre non vérifiées.
Lorsque des femmes et des filles du Nouveau-Brunswick se plaignent de la présence d'un homme ou d'un garçon dans les vestiaires féminins d'une piscine, on leur répond : « Chacun a le droit d'utiliser l'espace qui correspond le mieux à son identité de genre. » Lorsque des athlètes féminines se plaignent à leur entraîneur de club qu'un garçon vient de gagner leur course, l'entraîneur répond : « Il n'y a rien à faire à cause de la politique d'inclusion de World Aquatics. »
Français Nous, l'ICFS, rappelons par la présente à toutes les personnes impliquées dans cette affaire – du premier ministre au ministre des Sports et à tous les dirigeants de la natation, locaux et internationaux – que la discrimination volontaire à l'égard des femmes (femmes et filles de tout âge), qu'elles soient athlètes ou simples citoyennes en quête d'une activité physique saine en piscine, constitue une violation flagrante de la Charte internationale des droits de l'homme, de l'esprit de la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW, article 10(g)) et des préceptes de la Déclaration des femmes (article 7).
Nous reconnaissons que le problème actuel comporte deux aspects : (1) les règles qui régissent l'admissibilité aux compétitions de natation et (2) les politiques qui régissent les espaces publics dans les centres récréatifs canadiens.
RÈGLEMENT DE NATATION
Concernant le point 1, nous sommes parfaitement conscients du règlement mondial de la natation qui autorise l'inclusion des garçons dans la natation féminine, à condition qu'ils aient moins de douze ans ou qu'ils n'aient pas encore atteint le stade de puberté masculine au-delà du « stade Tanner 2 » médicalement contrôlé.
Nous, l'ICFS, rejetons la décision arbitraire de choisir entre l'âge de douze ans et le stade Tanner 2 comme limite en deçà de laquelle les petites filles ne méritent plus d'être équitables dans les compétitions aquatiques. La prépondérance des recherches sur les différences entre hommes et femmes indique que les hommes bénéficient d'un avantage en termes de performance physique sur les femmes à tous les âges.
L'étude la plus récente comparant les enfants prépubères en natation indique que les garçons obtiennent généralement des résultats nettement supérieurs à ceux des filles. Bien que quelques cas aient été observés chez les filles réalisant des temps plus rapides que les garçons, ces quelques cas ne justifient pas la présomption d'absence d'avantage compétitif pour les petits garçons par rapport aux petites filles.
World Aquatics n'aurait jamais dû établir une limite arbitraire d'équité sans recherches adéquates démontrant un chevauchement complet des capacités physiques des garçons et des filles prépubères en natation. En effet, ces dernières recherches indiquent que la limite du stade 2 de Tanner viole totalement le principe fondamental énoncé dans le document de politique de World Aquatics :
Historiquement, les sports aquatiques ont été séparés en catégories de compétition masculine et féminine. Cette séparation reflète l'engagement de ce sport à : (1) garantir l'égalité des chances pour les athlètes masculins et féminins de participer et de réussir, notamment par une représentation égale des athlètes des deux sexes biologiques dans ses programmes et compétitions ; (2) garantir l'équité et la sécurité physique dans ses catégories de compétition ; et (3) développer le sport et promouvoir son attrait populaire et sa valeur commerciale. En raison de l'écart de performance qui apparaît à la puberté entre les hommes et les femmes biologiques en tant que groupe, des compétitions séparées selon le sexe sont nécessaires pour atteindre ces objectifs. Sans critères d'éligibilité basés sur le sexe biologique ou des caractéristiques liées au sexe, il est très peu probable que des femmes biologiques participent à des finales, montent sur des podiums ou accèdent à des championnats ; et dans les sports et épreuves impliquant des collisions et des projectiles, les athlètes biologiques féminines seraient plus exposées aux blessures.
Selon les données sur les compétitions de natation pour enfants, il existe un écart de performance entre les filles et les garçons, quel que soit leur âge. Il est inacceptable de forcer les filles à concourir contre les garçons. Cela ne contribue en rien à inculquer aux enfants les attentes en matière d'admissibilité qui surgiront dans les sports aquatiques pour les plus âgés. Et cela n'incite pas les jeunes filles à poursuivre leur apprentissage de la compétition. Le taux d'abandon des filles dans les sports aquatiques au début de l'adolescence est déjà trop élevé. Ajouter la discrimination sexuelle et l'injustice à ce contexte aggrave la situation.
Lorsqu'une petite fille pleure à cause de l'injustice d'avoir perdu contre un garçon dans une compétition de natation – comme c'est le cas au Nouveau-Brunswick – elle mérite mieux qu'un entraîneur qui hausse les épaules et dit : « On ne peut rien faire. Ce sont les règles. »
Des parents nous ont fait part de la dévastation psychologique amplifiée lorsque les adultes responsables de la natation doivent jouer le jeu. Imaginez une fille en pleurs qui demande à son entraîneur pourquoi elle a perdu contre un garçon lors d'une course. Au lieu de la réconforter, l'entraîneur lui fait la morale pour qu'elle soutienne davantage son garçon. Le parent nous demande : « Comment une entraîneuse peut-elle demander à une fille de soutenir le garçon qui prend sa place ? »
Le message adressé aux petites filles est clair : les caprices d’un garçon ou d’un homme sont plus importants que les réalisations d’une fille ou d’une femme. Est-ce vraiment la leçon que les parents souhaitent que leurs filles apprennent lorsqu’ils inscrivent leurs enfants à un club de natation ?
Ce détournement extrême des filles qui pratiquent la natation au Nouveau-Brunswick constitue une forme de maltraitance psychologique, en violation de l’article 5.2.1.c (p. 4) du CCUMS canadien : « La maltraitance psychologique comprend, sans s’y limiter, les comportements verbaux, les comportements physiques non agressifs et les comportements qui privent l’athlète d’attention ou de soutien. »
Il est extrêmement ironique que cette lettre ne puisse inclure le Commissaire à l'intégrité du sport du Canada, car le Bureau du sport sans abus est lui-même en transition. Il est en train de s'associer au CCES, l'organisme canadien qui se trouve être le principal promoteur de la participation des hommes au sport féminin au niveau fédéral.
Cette situation est à la fois tragique pour les petites filles et exaspérante pour leurs familles.
RÈGLEMENT SUR LES INSTALLATIONS CANADIENNES
Concernant le point 2, le refus aux femmes (femmes et filles) de bénéficier d'un espace privé et non mixte pour se changer en maillot de bain est dystopique et cruel. Il est connu que les piscines publiques partout au Canada invoquent le projet de loi C-16 pour justifier l'autorisation pour un homme de s'identifier dans les vestiaires des femmes.
Il s'agit d'une interprétation abominable de la loi.
L'ajout de « l'identité de genre » et de « l'expression de genre » à la Loi canadienne sur les droits de la personne n'a aucunement éliminé d'autres motifs de discrimination. L'ajout de ces nouvelles caractéristiques à la liste n'a pas soudainement légalisé la discrimination à l'égard des femmes et des filles fondée sur la caractéristique « sexe », ni rendu acceptable le fait pour un homme d'utiliser la loi comme excuse pour s'exhiber devant des femmes ou pour les reluquer.
Dans la plupart des piscines canadiennes, une troisième option, privée et individuelle, est généralement offerte aux utilisateurs qui ne se sentent pas à l'aise de se changer dans la pièce correspondant à leur sexe enregistré à la naissance.
Pour le bien-être de la société et le plaisir de la natation, la mise à disposition de vestiaires non mixtes est une exigence logique et nécessaire, car la caractéristique « sexe » est la plus pertinente à prendre en compte dans le contexte d'une activité impliquant la nudité. Les femmes (femmes et filles) devraient pouvoir entrer dans un vestiaire étiqueté FEMMES avec la certitude que l'espace exclut les corps masculins de toute appartenance socioculturelle.
En résumé, l'ICFS appelle la province canadienne du Nouveau-Brunswick et le secteur aquatique en général à mettre fin aux politiques qui font de la baignade – que ce soit en compétition ou pour le plaisir – un moment d'appréhension pour les femmes et les filles.
Les lacunes actuelles en matière de protection et d'équité envers les femmes dans les piscines et les programmes publics sont injustifiées. Ne pas corriger ces problèmes place la province du Nouveau-Brunswick et le sport de la natation dans une situation de discrimination sexuelle perpétuelle envers les femmes et les filles.
Sachez que nous consulterons nos sources sur le terrain au Nouveau-Brunswick pour vérifier si le problème des hommes et des garçons dans les piscines et les vestiaires pour femmes a été résolu.
À l'échelle mondiale, nous exigeons que World Aquatics et, par extension, Natation Canada mettent à jour leur politique d'admissibilité sportive afin d'éliminer l'avantage masculin dans la catégorie féminine à tous les âges.
Nous, l'ICFS, continuerons de plaider en faveur de ces changements jusqu'à ce que la discrimination sexuelle envers les femmes et les filles en natation soit complètement éliminée.
Cordialement,
Mesdames et Messieurs les fondateurs, ICFS
Email: hello@ICFSport.org


Lettre ouverte concernant la sécurité, la confidentialité et l'équité pour les femmes et les filles dans les piscines publiques et les sports au Nouveau-Brunswick, Canada
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